Enlève d’abord la poutre de ton œil, alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère et de ta sœur. ( Lc 6,42 )

Divison. Guerre. Non-violence

Conférence internationale et Assemblée générale du 20 au 23 octobre 2022 a Crikvenica, Croatie

Wethen, 26 octobre 2022

Compte tenu des effets dévastateurs de la guerre en Ukraine, le réseau européen Eglise et Paix, lors de la conférence de cette année appelle à ce que tout soit mis en œuvre pour parvenir rapidement à un cessez-le-feu et entamer des négociations diplomatiques.

La conférence a été l’occasion d’apprendre des artisan.e.s de la paix de la région des pays des Balkans de l’Ouest et de l’Europe du Sud-Est. Tous et toutes, chrétien.ne.s et musulman.e.s, ont l’expérience de l’action non-violente pendant la guerre ainsi que dans le travail de réconciliation de l’après-guerre, qui est encore nécessaire 25 ans plus tard pour empêcher une nouvelle guerre.

Leur observation était impressionnante :
« Si vous regardez la guerre à partir du début, la résistance militaire semble plausible, cela semble une solution possible.
Si vous la regardez à partir de la fin, la « solution militaire » est un désastre.
Nous avons vraiment l’expérience de ce que signifie la guerre. »

Impressionnante était aussi l’expérience de ces artisan.e.s de paix concernant l’importance cruciale de l’accès au savoir, à la fois sur des sources alternatives d’information et sur des formes non-violentes de résistance telles que la désobéissance civile.

Plus de 100 participant.e.s de 13 pays européens et de 4 pays non européens ont partagé leurs expériences concernant l’intensification des conflits et de divisions à l’égard la crise climatique, la situation des réfugiés, les pandémies, l’écart grandissant entre pauvreté et richesse ainsi que les conséquences de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine.

« Nous devons voir la poutre dans nos propres yeux et assumer ainsi notre part et notre responsabilité dans ces crises afin d’être crédibles et clairvoyants et de prendre les mesures à la hauteur de défis », a déclaré Antje Heider-Rottwilm, présidente de Church and Peace.

Les participant.e.s ont constaté :
Nous ne sommes pas crédibles si nous continuons à nous dérober à l’autolimitation et au partage des ressources, et à aggraver ainsi la fracture mondiale et la crise climatique.
Et nous ne sommes pas crédibles en termes de valeurs « occidentales » telles que les droits humains et la solidarité si nous n’accueillons pas les réfugiés et les objecteurs de conscience et ne leur offrons pas des espaces sûrs.
Nous ne sommes pas crédibles si, malgré toute l’horreur suscitée par la brutalité de la guerre en Ukraine, nous ne préconisons pas la création de conditions préalables et fondamentales à toute transformation du conflit : percevoir chaque partie avec son histoire et ses intérêts ainsi que son enchevêtrement avec les intérêts des puissances mondiales.

La conférence a souligné que la guerre en Ukraine ne peut pas servir de preuve pour « l’inefficacité » de la non-violence, car une politique cohérente de sécurité « occidentale » toujours non-violente n’a pas encore été développée.

Elle s’est jointe au vote de la 11e Assemblée du Conseil œcuménique des Églises à Karlsruhe:
« Face à la militarisation et à la confrontation accrues, et face à la prolifération des armes, nous appelons les gouvernements européens et l’ensemble de la communauté internationale à s’investir davantage dans la recherche et la promotion de la paix, et à soutenir la résolution non violente des conflits, la transformation des conflits civils et les processus de réconciliation, au lieu d’aggraver la confrontation et la division.

Nous prenons acte du fait que dans une guerre, il n’y a jamais de «gagnants», et que personne ne devrait y avoir recours. »

Église et Paix insiste sur l’importance de ne pas discréditer la confiance dans la transformation civile des conflits et les solutions politiques, et adhère plutôt à la vision non-violente de l’Évangile – même et surtout en temps de guerre.

En même temps il s’agit de respecter les décisions des hommes et des femmes en Ukraine et dans d’autres zones de conflit, tout en gardant ouverte cette vision d’une alternative non- violente.

La Bible rapporte que Noé a envoyé la colombe et qu’elle n’est revenue que la deuxième fois avec un rameau d’olivier, signe de l’espoir d’un nouveau départ.
La colombe n’apporte pas encore de rameau d’olivier !
Nous espérons, prions et ne nous laissons pas décourager en mettant notre confiance dans le Dieu de paix.

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